Journal d'un Aquarium Amazonien
L'expérience en direct de Greg Le Suisse

Un bac amazonien

Bonjour chers lecteurs et cher lectrices,

Dès ce jour, et avec l’aimable autorisation de Jérôme, je vais vous conter mon histoire, soit l’installation de mon futur aquarium de type Amazonien. Si cette lecture vous intéresse, vous fait plaisir, et qu’elle vous donne envie de me faire des remarques, n’hésitez point, écrivez-moi. Cela me donnera du courage pour continuer et me confirmera qu’elle intéresse quelques personnes de par le monde ! Ceci dit, attaquons cette saga, nous verrons ce que le futur me réservera...

Prologue : Le 12 Août 2001

Je m’appelle Greg le suisse, et je suis suisse, curieusement ! J’habite au pieds des Alpes où par chance l’eau qui sort du robinet est parfaitement potable, si ce n’est plus ! J’ai 37 ans, je suis marié, j’ai 2 enfants. J’ai pratiqué l'aquariophilie durant bien 15 ans, essayant toutes les variétés de poissons, du Discus à l’Aphyio. Il fut un temps où mon appartement n’était qu’un immense aquarium à lui tout seul, au grand désespoir de mon épouse ! Puis les enfants sont nés, et j’ai été obligé de faire un break de 8 ans, jusqu’à ce jour. Fervent aquariophile amateur, j’ai réussi à reproduire plusieurs spécimens, les guppy, combattants, danio, scalaires, trigogaster. Seul les Discus m’ont résisté, mais sait-on jamais...

En ce jour pourtant, je me sens complètement perdu, complètement largué. En visitant le site sur lequel vous surfez, j’ai découvert pleins de chose que j’ignorais pourtant : les différents éclairages, le CO2, etc. Il est vrai qu’à l’époque le WEB n’existait pas, et que je passais à coté de plein de bonnes choses. Je repars donc au stade de novice avec quelques bases encore enfouies au coin de mon crâne ! Ma foi reste intacte, dégoûté par les poils et les plumes que j’ai dû subir durant ces 8 ans de coupure !

J’ai décidé de concevoir un aquarium de type Amazonien, comme le dernier que je possédais. Les grands scalaires et les merveilleux Discus me restent en mémoire, leur calme ainsi que leur beauté. Je sais qu’il va me falloir un grand bac, 130 ou 150 cm de long si possible, car sinon ma vie va devenir un enfer, ainsi que celle des poissons ! Pour aide, je ferai appel à mon ami Pat qui est marchand d’animaux. Je vais pouvoir obtenir des conseils sur place non pas en tant que client, mais en tant qu’ami, ce qui est un net avantage ! Un autre avantage est mon budget : je n’en ai point. Je pense cependant rester dans des normes acceptables et j’espère que le total servira à de futurs aquariophiles comme avertissement !

Le 14 Août 2001

J’observe la paroi murale du salon que je vais devoir sacrifier pour mon futur bac. 120 cm ou 150 cm ce n’est pas une paille... En guise de compensation, je décide que le bac sera posé sur un meuble, histoire de rattraper la place perdue et calmer la mauvaise humeur de ma femme ! Je contrôle qu’une prise électrique se trouve assez proche et ne soit consacrée qu’au bac, sinon, sait-on jamais, le pétage de plomb risque de venir par la suite me mettre des bâtons dans les roues. Je contrôle également que le soleil ne vienne pas toucher de ses doux rayons l’emplacement, car je ne désire pas devenir grossiste en algues vertes !

Le 15 Août 2001

Journée culturelle. Dès le matin, virée à la bibliothèque municipale afin de rafraîchir mes vielles connaissances. Une bonne partie des livres que j’y trouve datent de Mathusalem mais dans l’ensemble ça se tient. Le gros trou que je fais dans le rayon aquariophilie arrache des larmes à la préposée, et je tache d’engranger le maximum dans mon ciboulot. Toutes les choses que j’apprend décideront en grande partie les gestes et actions que je ferai dans le futur. Ne prenons pas de risque.

Le 18 Août 2001

Tout prend gentiment forme dans ma tête. Je suis allé voir mon ami Pat pour obtenir 1 devis de 3 différents aquariums, meubles, sable et le reste compris : 150x50x60, 130x50x60 et 130x40x60. On va voir les chiffres qu’il va me sortir. Je prendrai le meuble chez lui, car je ne veux prendre aucun risque : Le meuble doit pouvoir soutenir une demie tonne et il n’est pas question de m’amuser à monter un kit bon marché qui assurerait une jolie inondation aux deux étages du dessous ! A cette occasion, il me présente un diffuseur de CO2, le System 900 de Nisso, qu’il est prêt à me liquider à moitié prix (100 Euros tout de même !). Le problème est que l’appareil me semble sous-dimensionné en vue de mon futur bac, et je me demande déjà quelle quantité de CO2 il me faudra pour que cela soit efficace. Je me reprends à potasser les bouquins...

Le projet...

Le 22 Août 2001

Le couperet est tombé : si je veux disposer d’un bac qui ait « de la gueule » et où les poissons pourront s’épanouir, il me faudra m’alléger de 1270 Euros (aquarium de 150x50x60). Cette somme comprend le bac, le puissant meuble qui le soutient, le gravier, la pompe du filtre, les plantes et les souches ainsi que la galerie de néons. Au moins le total est clair, et je risque fort de mettre l’équivalent en poissons par la suite... Je précise que mon ami Pat m’a fait du 15 % de rabais, et que le bac proviendra de Belgique, système conçus avec le filtre séparé à l’intérieur, finition parfaite, du grand art. Je perds peut-être de la place à cause du filtre, mais c’est nettement plus pratique, aucun tuyau ne traînant dans tous les coins. Toutes les prises électriques (filtre, néons...) se situeront sous le couvercle avec chacune un interrupteur pour activation. Délai de livraison 2 à 3 semaines durant lesquelles je songe déjà à mettre tremper les souches qui le garniront, ceci afin d’éviter par la suite de voir mon eau trop virer au brun moyen.

Le 4 Septembre 2001

Première période d’attente donc. J’en profite pour gentiment m’outiller et j’attaque tout de suite un détail et non des moindres : L'arrivée d’eau. Il ne va pas sans dire que le robinet se trouve à 12 mètres du bac, cas de figure courant. Afin de ne pas condamner ledit robinet, je le munis d’une prise interchangeable que l’on trouve dans toute bonne quincaillerie. Cette prise me permettra soit de brancher le tuyau de douche, soit le tuyau du bac pour les gros remplissages ou vidanges. Un autre détail, mon beau tuyau de 15 mètres qui serpente tel un anaconda dans tout mon appartement est TRANSPARENT ! Raison évidente : Je verrai ainsi ce qui sort de mon bac et cela me permettra, qui sait, de sauver quelques alevins égarés avant la chute finale dans le siphon des égouts ! Coût prises et tuyau : 39 Euros.

Le 11 Septembre 2001

Hosanna, le grand jour tant attendu est arrivé, mon bac et son meuble sont là. Le matériel : Bac de 150x50x60, meuble 151x51x72, chauffage Aquarium Systems de 300 W, 4 tubes néon Biolux d’Osram soit 3 x 36 W + 1 x 30 W, 1 pompe Eheim de 1250 litres/heure. Pour ce premier jour, mon seul travail consistera à trouver le bon emplacement de l’aquarium, ce qui est plus simple a effectuer à vide que plein ! Ceci fait, je remplis le bac pour bien m’assurer de son imperméabilité et que la puissante pompe ne fasse pas un bruit impossible (ma chambrette est à 2 mètres) ! Je nettoie l’intérieur de l'aquarium avec une pâte douce, et le vide. Temps de remplissage, 15 minutes. Temps de vidange totale... 45 minutes !

Quelques bases intéressantes : Du volume total de l’aquarium (450 litres) je passe à un volume réel bien plus modeste ! Le volume d’eau effectif à éclairer, en enlevant le volume du filtre à décantation interne, le sable et les souches chute à 260 litres. Le volume d’eau à bombarder de CO2 pour la suite descend lui à 300 litres. Pour terminer ce premier jour, je plonge dans ma baignoire remplie d’eau chaude les 2 souches africaines afin de les rincer la moindre et se gorger d’eau pour un temps indéterminé. La baignoire se retrouve H.S. ! Je compulse déjà les 2 beaux livres Mergus, introuvables en Suisse, dont Jérôme m’a fourni l’adresse de commande sur internet. La nuit va être agitée...

La souche

Le 19 Septembre 2001

Trois jours que je me casse les méninges dans tous les sens pour trouver une certaine harmonie entre les souches de bois mort que j’ai choisies ! Trois jours que je cherche la bonne combinaison afin de rendre le décor de mon bac attrayant, de toucher au plus près le paysage aquatique et lointain de l’Amazone... Finalement, à coups de scie à bras, j’arrive à poser le tout de manière satisfaisante. J’effectue également une première analyse de notre bonne eau des Alpes. Les valeurs sont édifiantes : GH 12, KH 12, PH 8 ! Greg le Suisse a encore du boulot sur la planche pour arriver à rentrer dans des normes plus aquariophiles ! Coût du set d’analyse : 48 Euros. Achat également de petit matériel : bidon de 10 litres, cloche pour nettoyage, thermomètre à mercure, métrages de tuyaux de différentes grandeurs, produits fertilisants... Paf ! 45 Euros de plus.

Le 21 Septembre 2001

Fini de rêver, le temps des grandes manœuvres est arrivé. Ce jour, à marquer d’une pierre blanche, sera consacré à l’installation des sables et des souches. Après une énième répétition générale je suis fin prêt avec mon ami Pat le spécialiste de service (15 ans dans la profession, je puis m’y fier !).

Premier mouvement de symphonie : collage d’un beau poster sur la vitre du fond de type Amazonien. L’horrible paroi visible au travers du bac disparaît, déjà ça de gagné !

Deuxième mouvement : Pose d’une traverse en marbre 30x60x1300 mm (déchet trouvé dans toute bonne marbrerie) au 2/3 en largeur et sur toute la longueur du bac. Ce soutien permet d’éviter qu’à la longue les 10 cm de sable situé à l’arrière du bac viennent s’étaler sur les 5 cm se trouvant à l’avant. Puis Pat me vide 2 sacs d’engrais solides à l’arrière, et le solde des 10 cm de sable assez fin de couleur brun clair par-dessus. Cette zone sera utilisée pour planter le gros des plantes, et pour bien s’accrocher en profondeur, il est mieux indiqué de mettre un support plus fin. Ceci fait, il me vide 5 cm de gravier moyen de couleur entremêlée de gris, brun et blancs sur l’avant. La traverse susmentionnée dépasse légèrement sur la longueur et je dois dire que ça a de la gueule !

NDLR : Étrange cette idée de marbre ! C'est la première fois que j'en entend parler, y a-t-il des internautes qui connaissent cela ? En tout cas nous attendons tous tes photos, Greg, pour voir ce que cela donne !

La traverse

Il ne me reste plus qu’à poser les 2 grandes racines, remplir le bac d’eau tempérée et allumer le chauffage (27,5 degrés). La pompe est mise en marche et je vide pour terminer un flacon d’un liquide bleuâtre destiné à faire disparaître les agents nocifs de mon eau : plomb et j’en passe ! Le bac va maintenant tourner une semaine dans l’attente des plantes. Petite remarque : je ne pose pas de chauffage au sol, je préfère laisser ça aux puristes ! Je ne mets pas non plus la fameuse moule cuite car au dire de mon ami Pat il n’est pas possible de savoir exactement le nombre de bactéries qui seront produites. Il existe des produits vendus bon marché plus efficaces et plus sûrs. Fin du premier acte.

Le 25 Septembre 2001

Mais c’est qu’il y a déjà de la vie dans mon aquarium ! Voilà que par endroits, de petites plaques d’algues se développent ! C’est mon futur Panaque qui va être content ! De plus, afin de fertiliser mon filtre, j’ai giclé consciencieusement un flacon de «start filter» de JBL (je ne sais pourquoi, mais j’aime bien cette marque...). Sans plus attendre, un petit film de matière gélatineuse s’est développé dans les 2 jours, digne des plus grands films d’horreur ! 15 millions de bactéries se trouvaient dans le flacon (si, si, ils les ont comptées !), autant dire que cela nous donne le prix de la bactérie des plus dérisoire ! Désolé pour la moule cuite, ce n’est que partie remise. Je profite pour faire un « petit » changement d’eau, soit 50 litres, car je commence à avoir de la peine à voir à travers mon bac dans le sens longitudinal. La température s’est stabilisée à 27, voir 27,5. Les plantes ne vont pas tarder arriver...

Le 28 Septembre 2001

Le jardinier est passé accomplir son travail : de la verdure orne désormais mon bac. J’opte pour différentes variétés bien qu’ayant plutôt cherché du côté des plantes amazoniennes, ce qui n’est guère chose facile : Anubias - Vallisneria - Elodea - Echynodorus - Cryptocoryne... Je préfère pour l’instant ne pas trop asphyxier le bac, car une fois le réacteur de CO2 branché, je risque d’assister à un pousse accélérée. Restons prudents. Afin de ne pas dépenser inutilement mon futur CO2, je commence à travailler la dureté et pour ce faire je balance 30 litres d’eau distillée dans le bac. Petite astuce : je me suis muni de bidons de 20 Litres en plastic alimentaire, munis d’un petit robinet au bas. L’eau se mélange donc gentiment dans l’aquarium. Il est vrai que la meilleure solution serait d’installer un osmoseur mais le peu de prises d’eau dont je dispose est déjà largement sollicité à ma sainte famille. Tant pis, je porterai à bras les litres dont j’ai besoin jusqu’à la valeur désirée. Qui a prétendu que l'aquariophilie n’est pas une discipline sportive ?

Le 1 Octobre 2001

Mon bac semble très chétif et pas encore équilibré ! L’eau est verte, des débris flottent dans tous les sens, la température n’est pas encore fixée correctement, mon GH et pH me donnent le vertige et je n’ose même pas contrôler les nitrates et nitrites ! Je pense être en train de franchir le cap le plus difficile et je reste confiant. Comme tout aquariophile amateur je crève d'envie de balancer tout un ban de poisson dans mon bac mais si je ne veux pas aller à la catastrophe je dois le laisser tourner un bon mois. Ne jamais oublier le fameux mois d’attente sinon il y a fort à parier que je viendrai grossir les 20 % de gens qui baissent les bras suite à un échec prévisible. J’ai cependant encore de quoi m’occuper intelligemment : travailler mon eau gentiment et installer le réacteur CO2. Temps mort...

Vue d'ensemble

Le 3 Octobre 2001

Surprise ! Voilà qu’une forme plus évoluée d’organisme à fait son apparition dans mon bac : Sa Majesté l’escargot ! Il ne semble d'ailleurs ne pas être venu seul, mais avec sa petite famille. Pour l’instant il ne pose pas de problème, il a assez de place ! Mais si la population venait à grimper en flèche (signe de déséquilibre), je ne manquerai pas d’utiliser la fameuse feuille de laitue, qui posée le soir, se retrouve couverte, au petit matin, de gloutons. Aucun produit chimique, tout en douceur... En ce beau jour, je finis la plantation du bac avec des Echinodorus Tenellus, Anubias Heterophila et Cabomba Caroliniana. Cela devrait suffire. Je mélange encore 50 litres d’eau distillée et mon GH atteint le score de 7. Encore deux mouvements d’eau et j’en aurai fini. Si je fais le total, cela me coûtera en tout, 70 Euros. Puis par la suite à chaque changement d’eau 6 Euros. Économiquement je pense être gagnant en regard d’un osmoseur mais physiquement ce sont les bras qui dégustent !

Le 4 Octobre 2001

Afin de ne rien oublier, je note sur un calendrier les différents travaux de maintenance que j’aurai à effectuer durant l’année à venir : Changements des tubes néon tous les ans, avec décalage d’un mois entre chaque tube. Rinçage des ouates de perlon chaque mois, changement tous les 6 mois. Changement des céramiques chaque année, nettoyage du filtre du moteur tous 6 mois. N’ai-je rien oublié Docteur ?

NDLR : Les céramiques se changent quasiment pas... A la rigueur on peut les renouveler en partie tous les ans. N'oublions pas que c'est ici que se trouve en grande partie les bactéries (et dans le sable). Le rinçage du perlon ne doit être que partiel (utiliser 2 morceaux de perlon et n'en rincer qu'un seul à la fois) pour éviter de perdre trop de bactéries.  Le nettoyage du filtre moteur se fait au besoin : Si la filtration est bonne, rarement, si elle est mauvaise, toutes les deux semaines ! Les néons se changent plus souvent, nous conseillons 6 à 8 mois.

Le 7 Octobre 2001

L’avancée technologique se fait dans tous les domaines, même en aquariophilie : Voilà qu’ils ont inventé un aimant nettoyeur de vitre flottant ! Pratique car quand les deux parties se séparent, l'aimant vient flotter à la surface ! Que c’est beau, et surtout cher : 40 Euros pas moins. Tout commence à s’équilibrer dans le bac, les plantes prennent racine. Je vide un flacon d’engrais liquide pour leur donner un bon coup de fouet. Plus qu’une semaine et demi, et le feu d’artifice commence.

Le 11 Octobre 2001

Achat d’un bidon à lait en plastic de contenance 2 litres afin d’acclimater mes futurs pensionnaires. Le bidon est muni d’un couvercle et d’une poignée sur le dessus. Le principe est simple : j’amènerai ledit bidon chez mon ami Pat qui y mettra directement les poissons achetés avec l’eau d’origine. Arrivé chez moi, il ne me restera plus qu’à mettre une goutte à goutte qui remplira totalement le bidon. Ceci fait, après une vingtaine de minutes, j’attraperai le pensionnaire avec mon filet pour le mettre dans le bac. Le choc en sera ainsi moins conséquent. Ce système me semble être le mieux adapté : le poisson s’habitue à la fois à la nouvelle eau et à la température du bac. D’une pierre deux coup comme on dit ! J’achète également une cloche assez grande Eheim (art. 4002000 absent du catalogue) pour nettoyer le fond et changer une partie de l’eau du bac par la même occasion, manière habituelle que j’ai de procéder. Coût matériel du jour : 23 Euros.

Le 13 Octobre 2001

Pour réussir tout grand exercice la prudence impose l’envoi d’éclaireur afin de reconnaître le terrain et éviter que toute la troupe soit décimée par la suite. Je décide donc ce jour de parachuter mon premier poisson afin de savoir si mon eau est équilibrée : un mignon Ancistrus temminckii mâle de 5 cm. Autant dire qu’il a de la place pour virevolter tel un papillon ! Immédiatement, il se met au travail et prend possession de la plus grande souche. Je vais observer ces 3 prochains jours son comportement afin de ne pas commettre l’irréparable avec mes futurs Discus. Je remarque que mes plantes ont grandi et touchent déjà la surface du bac, et ceci sans que j’aie installé mon réacteur de CO2 ce qui me promet de grandes perspectives ! Je nettoie la vitre frontale qui a légèrement verdi, coupe quelques feuilles qui brunissent. Dans l’ensemble, toutes les plantes ont bien pris racine, l’eau est légèrement jaunâtre, telle que je le souhaite. Tout fonctionne parfaitement.

Le 16 Octobre 2001

Mon éclaireur étant en pleine forme, je décide de lui joindre quelques camarades de jeu : 1 Ancistrus temminckii femelle et 4 Corydoras panda de 3 cm. J’achète une boîte JBL de nourriture/pastilles pour poissons de fond, pastilles que je lâche dans le bac dès extinction des néons. Après observation de mon bac durant ce premier mois, je décide de baisser quelque peu le nombre de watts des néons et adopte la valeur suivante définitivement : 2 tubes Biolux Osram de 36 watts et 2 tubes Osram Biolux de 30 watts, soit exactement 1 watt pour 2 litres d’eau, plus que suffisant. Et dire qu’il va bientôt falloir songer à tailler !

 

Le 19 Octobre 2001

Je dois reconnaître que, depuis que l’idée d'installer un bac m’a prise, je n’ai pas un jour de répit ! Le temps qui passe n’est qu’une suite de nouveaux petits problèmes, heureusement vite résolus ! Celui du jour est le désagrément occasionné quand je remplis mon bac avec mon fameux tuyau de 12 mètres et le brassage qui s’y produit lorsque j'ouvre l’eau calibrée à 8 bars de pression ! Après courte réflexion, le mieux qui me vient à l'esprit est de prendre 1 bouteille en PET vide et de la percer d’une nuée de petits trous. Le tuyau y entre parfaitement et je peux désormais ouvrir à grande eau. Plus rien ne vient désormais bouleverser mon beau décor ni mes plantes. De plus, dans le cas inverse où je vidange 50 litres, aucun poisson ne risque de se retrouver dans le tuyau fatal. Je remarque que la place pour le matériel vient gentiment à manquer, faisons de l’ordre. Il faut aussi que je songe déjà à toute la nourriture congelée que je vais devoir stocker dans mon petit congélateur...

Le 20 Octobre 2001

Toute ma faune aquatique se portant à merveille, je décide de passer à l’échelon supérieur. Les nouveaux pensionnaires du jour sont une dizaine d’Hemigrammus bleheri (nez rouges) qui me laissent pantois ! Voilà enfin un banc de petits poissons colorés aux nageoires striées qui virevoltent en tous sens. Ce spectacle m’arrache une larme d’émotion et je me sens propulsé à des milliers de kilomètres de mes montagnes ! Je vais devoir être attentif désormais à mon taux de nitrates, car c’est leur plus grande faiblesse. J’achète une boîte contenant quatre sortes de nourriture sèche afin de varier l’ordinaire. Je dois en être à 70 Euros à ce jour en poisson et nourriture, et c’est de loin pas fini ! Pour ce qui est de savoir le total de population que je puisse me permettre j’ai décidé comme suit : S’agissant de poissons calmes, 2 litres d’eau par centimètre de poisson me semble raisonnable. Mon volume effectif étant de 260 litres, je dispose donc d’environ 130 cm, taille adulte évidemment ! Je me permets l’audace de ne pas compter dans ce chiffre les 7 poissons de fond ceux-ci étant des plus discrets.

Le 21 Octobre 2001 

Premier grand nettoyage du bac, travail que j’aurai à effectuer mensuellement et dont voici la procédure :

  • Arrêt de la pompe et du thermostat (sinon risque d’éclatement suite à une surchauffe) ;
  • Taille des plantes, des feuilles brunies ou trop longues ;
  • Nettoyage succinct du fond à l’aide de la cloche et de ce fait évacuation de 50 litres d’eau (cette eau de rejet est par ailleurs excellente pour les plantes de Madame !) ;
  • Léger brossage des souches à l’aide d’une petite brosse à soulier en plastic ;
  • Raclage des vitres ayant tendance à verdir ;
  • Rinçage manuel à l’eau tiède des deux premières mousses filtrantes ;
  • Remplissage du bac de l’eau évacuée (2/3 eau distillée) ;
  • Ajout d’un demi-flacon d’engrais liquide pour les plantes ;
  • Remise en marche pompe et thermostat ;
  • Nettoyage des vitres extérieures ;

Compter une bonne heure de travail, mais le résultat en vaut la chandelle...

Le 24 Octobre 2001

L’heure est venue de mettre quelques couleurs flamboyantes dans le bac et pour ce faire je fais à appel au champion toutes catégories confondues : le Paracheirodon axelrodi plus communément appelé Tétra cardinal. Et il est vrai que sous la lumière de mes Biolux il en jette. En multipliant le nombre par quinze, je dispose alors d’un banc de couleur éclatante. Leur comportement est calme, contrairement aux 10 Hemigrammus bleheri qui fusent en tous sens à la queue leu leu. J'achète également mes premières nourritures congelées, soit une tablette d’Artémias salinas et une de vers congelés. Les Artémias sont plus indiquées pour la petite bouche des néons. Dès ce jour les repas se feront comme suit : du congelé à midi et du sec le soir avec tous les 2 jours quelques tablettes pour les poissons de fond. Je pense également administrer un petit régime sec à mes gloutons le dimanche, jour de repos. Quelques algues vertes s’allongent çà et là, mais je les enlève tout simplement à la main lors du nettoyage.

Le 1 Novembre 2001

Je reçois ce jour mon merveilleux Panaque nigrolineatus. Qu’il est beau ! De forme triangulaire, joliment striée avec des yeux rouge : Que demande de plus le peuple ? Grand dévoreur d’algues il ne tardera pas à atteindre ses 25 cm de long et là, aucun risque de le manquer ! Pour l’instant il passe ses journées tranquillement la tête en bas sous une souche et commence le grand rabotage dès la nuit tombée. Je reste attentif à sa forme, car dès que les algues viendront à manquer, il faudra le nourrir le soir par des pastilles de verdure séchées.

Le 2 Novembre 2001 : le CO2

Me voilà enfin à un moment charnière de mon épopée, la fameuse introduction de CO2 dans le bac. Je dois tout d’abord signaler que jamais je n’ai utilisé de tel matériel. Mon ami Pat, vendeur depuis une quinzaine d’année n’en a jamais vendu non-plus, mais il en connaît parfaitement le fonctionnement. Comme il le dit lui-même, je ferais donc office de cobaye, et ceci sans m’en déplaire.

J’ai choisi la version complète de JBL, soit la bouteille de 500 g, le détenteur avec 2 manomètres, la soupape anti-retour, le réacteur, l’électrovanne et l’appareil électronique de régulation. J’achète également une bouteille de 2 kg de gaz et une rallonge pour le réacteur d’origine, mon bac dépassant les 200 litres. Je garderai donc la bouteille de 500 g comme réserve, au cas ou... Je passerai les détails sur l’installation, tout étant extrêmement bien expliqué dans la notice, de plus en français. Le luxe quoi.

Une fois le tout monté, j’en reste les yeux écarquillés. Comme si bien expliqué dans le site sur lequel vous surfez et en simplifiant, le fonctionnement est le suivant : en tournant une petit molette, du CO2 s’échappe de la bouteille via un tuyau dans une spirale plongée dans l’aquarium (le réacteur). En montant, la petite bulle se dissout dans l’eau, telle un morceau de sucre. Suite à cette opération il en résulte 2 choses :

  • Le CO2 dissout va nourrir les plantes qui se mettent à pousser à la vitesse grand V ;
  • Le taux de PH s’abaisse.

Que c’est merveilleux ! Afin que le PH ne s’abaissent pas trop et tue toute la population une sonde reliée à la valve mesure le taux de CO2 dans le bac, et dès que celui-ci atteint la valeur réglée (6.8 pour moi), il coupe l’échappement de gaz. Je peux donc ouvrir en grand si je le veux, dès que le chiffre est atteint les bulles cessent. Et dès que le PH remonte, les bulles repartent. Afin d’assurer une excellente pousse des plantes je n’oublie pas d’ajouter à chaque changement d’eau un peu d’engrais liquide, le CO2 ne suffisant pas à mon avis.

Je peux donc confirmer que le système fonctionne à merveille avec un seul inconvénient : mon porte-monnaie s’allège de... 800 Euros !

Le 7 Novembre 2001 : Opération Discus

Ceci est presque une histoire dans l’histoire, mais il s’agit d’un moment si particulier que je me permets de vous le faire partager à défaut de le vivre...

Le moment est donc venu d’introduire le roi de l’aquarium amazonien, le Symphysodon aequifasciatus appelé communément Discus. Au cas ou vous l’ignorez, le Discus est à mon avis un poisson presque « intelligent » : Dès l'introduction d’un groupe, une hiérarchie s'établit et souvent après quelques temps le plus faible vient à disparaître. Une fois le groupe bien organisé il reste très soudé. Le Discus est un poisson calme, qui prend le temps de reconnaître son nouveau milieu. Il existe sous des variétés de couleurs les plus diverses, est très sensible à la qualité de l’eau, difficile par sa petite bouche pour l’alimentation. J’estime que seul un aquariophile conscient de ses défauts et immenses avantages n’a le droit d’en tenir. Voir un petit banc de Discus nager en pleine eau, tranquillement, est le plus beau spectacle donné à un aquariophile...... Ceci dit, venons-en à ma petite aventure.

Mon ami Pat me fait une fleur en ce beau jour : Il m’invite à venir visiter un grossiste en poisson établi à 100 km de chez moi. Il ne doit en exister que 2 ou 3 dans les 150 km à la ronde et ce genre de visite pour un particulier ne se fait pas en général. Après une heure de route, nous arrivons dans une espèce de bunker, aménagé de plein pied, fait de tuyaux et de béton. Il y règne une humidité proche de 100 % et une température de 30 degrés. Nous enlevons nos vestes...

Dans cette caverne d’Ali Baba sont posés une bonne centaine d’aquariums alignés sur des étagères avec pour tout décor un grand filtre rectangulaire posé au fond et fait de mousse. Pas de chauffage dans les bacs, la chaleur du local suffit amplement. Dans chacun d’eux est stocké une variété de poissons qu’il me prendrait trop de temps d’énumérer et qui vient de passer une bonne dizaine de jours de quarantaine d’acclimatation. Dans un recoin je découvre même deux superbes raies genre Paratrygon, chose que je n'avais jamais vue. Enfin, sur une rangée d’étagère je découvre, Ô merveille, une dizaine de bacs contenant chacun une quinzaine de Discus. Mes yeux s’écarquillent, j’en reste le souffle coupé : Des bleus acier, des bruns orangés, des turquoises, des cobalts, des couleurs que je connaissais mais que je n'avais jamais imaginé voir un jour...  Après quelques instants, ne sachant que faire, je m’établis 3 critères :

1) Essayer de prendre des spécimens de 8 cm de diamètre maximal ;

2) Me limiter malheureusement à 6 poissons au total, étant conscient de leur grandeur une fois adulte et de la place que je puis leur offrir ;

3) Essayer de prendre 3 x 2 couleurs pour mieux colorer mon bac

Le choix est difficile, mais je m’en remets au grossiste. Je finis par emporter 2 turquoises, 2 peaux de serpent (!) et 2 bruns piquetés de rouge (cobalt) sitôt emballés dans 6 cornets puis déposés dans un grand carton.

Coût de l’achat du jour et du dernier je l’espère : 340 Euros (tout de même) après une remise d’ami de 20 % !

De retour chez moi, je verse précautionneusement les poissons dans un bidon de 10 litres et met le goutte à goutte vitesse moyenne. J’attends 30 minutes, puis attrape chaque Discus à l’aide d’un filet à mailles fines. Bien que le filet puisse occasionner dans de rares cas des blessures aux nageoires, je préfère ce système car je considère que l’eau d’origine peut contenir des agents nocifs qui mettraient par la suite tout mon bac en péril. Sitôt dans l’eau, comme en état de choc, mes Discus vont se cacher en groupe derrière une racine. Malgré leur taille, ils sont devenus subitement totalement invisibles ! Connaissant leur caractère, je sais qu’il leur faudra bien 2 à 3 jours pour poser leurs marques et venir se nourrir. Rien à faire de plus pour ce grand jour, sinon prier mes frères !

Le 17 Novembre 2001

Le tableau de Maître que je m’efforce de réaliser resterait inachevé si je ne complétais la surface de mon bac par une variété de poissons fort sympathique et très curieuse, le Thoracocharax securis. Son corps effilé me fait penser à une lame. Dans la nature, il reste stationné à raz la surface dans l’attente d’un insecte qui viendrait se poser sur une feuille ou branche le surplombant. Capable presque de voler, il peut effectuer de petits bonds ce qui oblige l'aquariophile à recouvrir totalement le bac d’une vitre. Il m’est arrivé dans un passé lointain de retrouver quelque spécimen totalement séché sur la vitre malgré mes précautions, insuffisantes... J’introduis donc ce jour 11 exemplaires car comme beaucoup de variétés de poissons, celui-ci aime bien se retrouver... entre amis !

Le 25 Novembre 2001

Mes beaux Discus se portent à merveille, se chamaillent pour établir leur hiérarchie mais restent soudés. Ils sont pour l’instant des plus discrets, préférant l’ombrage de mes plantes à feuilles larges, ne sortant que dès la soirée venue pour éclater sous mes néons. La distribution de nourriture journalière m’est des plus faciles : à midi, les Discus restent cachés et je nourris d’artémias congelées mes Nez-rouge et Néons, puis dès le soir j’alimente mes Discus de vers congelés, plus grands et bien adaptés à leur bouche. Ils ont déjà compris que mes petits coups sur le bac signifient l’heure du repas, et m’attendent à 18h00 précise ! Aucune perte à signaler pour le moment. Mon pH stabilise à 6.75, mon KH à 6. Par bonheur, plus aucune algue verte ne se développe, sûrement dû en partie à la présence de mon réacteur CO2. L’eau est légèrement verte mais la couleur tend à s’atténuer à chaque changement d’eau.

Je pense mes amis être arrivé au bout de mon histoire. Je vais tenter de prendre quelques photos potables, mais dans cette science je ne suis qu’un simple novice. Si donc l’aventure vous prendrait de réaliser un tel bac, ne manquez pas de faire le total de mes dépenses auparavant !

Je poursuivrais la rédaction si un événement digne d'intérêt se produisait soyez rassurés.

La conception d’un bac est comme une recette de cuisine : il faut mettre tous les bons ingrédients au bon moment, sous peine de voir le beau soufflé se dégonfler !

Faits divers

Le 2 Janvier 2002

Ma bouteille de CO2 de 2 kg a rendu l’âme ! Elle a vécu exactement 3 mois ce qui me semble assez court pour un tel gabarit. Je me console en me disant que les premières manoeuvres de mise en marche ont occasionné des pertes non prévues dans le règlement ! Le remplissage en Suisse occasionne quelques désagréments car mon beau pays ne fait pas partie de l’Euroland ! Le système JBL étant de fabrication allemande, la bouteille va devoir transiter pas différents intermédiaires et je prévois quelques frais supplémentaires... J’ai bien une autre solution estampillée suisse, mais avant de me lancer, je tente la première variante. Suite au prochain épisode.

Le 9 Janvier 2002

Après de longues recherches pour trouver une solution simple à mon problème de bouteille je m’arrête à la meilleure des solutions : louer chez le détaillant en gaz le plus proche une bouteille de CO2 utilisé dans le domaine médical de 6 litres. Je n’aurai plus à affronter les tracasseries administratives suisses d’estampillage. Je dois cependant changer le joint car l’embout ne correspond pas parfaitement à l’original. J’espère n’avoir pas soulevé une crise internationale, car mon ami Pat, se sentant responsable, a renvoyé la bouteille JBL à la source (Allemagne !) pour trouver une solution globale au problème de notre non-intégration européenne !

Le 12 Février 2002 : L'APOCALYPSE

3 mois se sont passés depuis la fin de mon installation, et tel un enfant j’ai appris, et je me suis quelque peu brûlé les doigts.... Je vous fais maintenant part de ce triste épisode dont je tire ce jour les conséquences :

Par un soir de février, j’observe mon bac, et je m’aperçois subitement que la quasi-totalité de mes pensionnaires nagent à raz la surface en pipant de l’air. L’eau est limpide, rien de particulier à signaler au premier abord. Le temps passe, et la situation ne semble pas s’améliorer. Voir des Discus nager à raz l’eau n’est pas chose courante. Un malaise m'envahit gentiment et je prend conscience que quelque chose ne tourne pas rond. Finalement, persuadé que sans intervention toute ma troupe ne passera pas la nuit, je procède à un changement d’eau de 20 %. A 23h00, l’opération terminée, je constate que tout est redevenu calme et je peux aller dormir tranquillement, dans l’attente du futur verdict matinal.

07h00 le lendemain...

La situation est devenue catastrophique : l’eau a blanchi et dans l’opacité je peux déjà distinguer des poissons morts, ça et là. Je procède à un nouveau changement d’eau partiel et dois me rendre à mon travail. Je passe durant la matinée chez mon ami Pat qui me fourni tout les produits possibles afin d’assainir mon eau, ne pouvant plus en changer sous peine de choc mortel qui tuerait mes derniers pensionnaires.

12h00

Je rentre chez moi muni d’un grand bidon, j'attrape tous les poissons encore valides et à 13h00 je les amène en pension chez mon ami Pat. Le constat est terrible : 4 Discus sont morts, le 90 % des Hemigrammus également. En résumé, les poissons étant les plus sensibles aux Nitrites... Les Nitrites, justement............ J’effectue une analyse de mon eau en soirée, et je constate que ceux-ci ont littéralement explosé !!! MAIS POURQUOI ??

J’effectue un nettoyage du bac minutieux chaque week-end, je rince mon filtre, je change mon eau. Alors pourquoi cette montée soudaine en plein milieu de semaine ? Pat m’explique qu’une eau mal filtrée peut «tourner» en 8 heures, et c’est bien ce qui semble s’être passé. Ce problème me travaille désormais nuits et jours...

Il me faudra 4 jours pour trouver l’explication, car quoi de pire que de subir ce genre de mésaventure sans en connaître la cause ? Que l’on fasse une erreur, genre savonnette tombée dans le bac, je l’admet. Mais lorsque tout fonctionne parfaitement et que l’on en prend soin à son hobby, je ne suis pas d’accord !

La raison est d’une mortelle simplicité, et je rends attentif tous les possesseurs de filtre intérieur tout en restant un fervent partisan de ce type de filtre :

Mon réacteur CO2 à fait exploser la croissance de mes plantes, les Myriophyllum en particulier. Il en a résulté une plus grande quantité de déchets et particules de feuilles, ces petites feuilles aiguille de sapin. Petit à petit, celles-ci sont venues s'agglutiner sur la grille de séparation du fond du bac qui mène l’eau dans le filtre intérieur et..............l’ont bouchée !! Insidieusement, la quantité d’eau à filtrer a diminué sans que je le remarque, et le bac, au long des jours, a commencé à se polluer pour atteindre le seuil mortel de cette soirée de février.

Comme ma façon de procéder pour nettoyer mon bac consiste tout d’abord à arrêter le chauffage et la pompe, l’eau reprenait son niveau avant que je soulève le couvercle qui me montre l’intérieur du filtre. J’ai donc été abusé croyant que tout était normal. Un simplicité... mortelle.

Suite, à cette mésaventure, j’ai refait complètement mon bac et pris les décisions suivantes :

  • Les plantes à feuilles fines (genre Myriophyllum) sont totalement bannies, les poissons n’en ont cure de toute manière ;
  • Je porte désormais un oeil hyper-attentif à l’état de ma grille de fond, à la lampe de poche s’il le faut. Désormais, j’effectue un bon coup de brosse à dent hebdomadaire d’office ;
  • Je remplace les Hemigrammus bleheri et les Discus par des Hyphessobrycon callistus et des Scalaires, poissons solides qui me pardonneront plus facilement une erreur toujours possible de ma part ;
  • Je remplace le sable fin par du gravier plus facile à clocher. C'est beau, le sable clair, mais au bout de 4 mois et recouvert de saletés diverses, inclochable, ça commence à faire tache....
  • J’enlève une racine dans le coin droit de mon bac pour la remplacer par un tas de cailloux, cachettes idéales pour les poissons de fond. Mon aquarium me fait vraiment penser à une rivière amazonienne maintenant.
  • J’achète un aspirateur car uniquement clocher me consomme trop d’eau, et une bonne eau en aquariophilie, ça n’a pas de prix !

Ma seule victoire suite à cette mésaventure est de ne pas faire partie des 20 % d’abandons suite à un échec aquariophile, pourtant loin s’en faut !

A bientôt !
Greg Le Suisse

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Rédaction : Greg Le Suisse ; Relecture et mise en page : Jérôme Dern.

Dernière mise à jour : 15 Février 2002

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